Une lettre de vous, Jessica Brockmole

Une lettre de vous
Jessica Brockmole

Genre : Épistolaire, Historique
Edition : Presses de la cité
Pages : 282
Lu du 26 au 28 Avril 2020
Ma note : 5/5 


 Mars 1912. La jeune et obscure poétesse Elspeth Dunn ne connaît d’autres horizons que celui de l’île de Skye, au large de l’Ecosse. Aussi est-elle à la fois étonnée et ravie de recevoir sa première lettre de fan de David Graham, un étudiant originaire de la lointaine Amérique. Tous deux entament alors une correspondance. Ils se confient leurs auteurs préférés, leurs espoirs les plus fous et leurs secrets les plus chers. Très vite, cet échange épistolaire donne naissance à une amitié profonde qui a tout d’un amour inavoué. Mais lorsque la Première Guerre Mondiale éclate et que David se porte volontaire comme ambulancier, Elspeth ne peut que l’attendre sur son île en espérant qu’il survivra, à moins de forcer le destin… Juillet 1940, Edimbourg est bombardé. Dans l’appartement familial dévasté, Margaret découvre des dizaines de lettres adressées à une certaine Sue. Le lendemain, sa mère a disparu et il lui reste pour seul indice une unique lettre d’amour. En partant à sa recherche, Margaret va petit à petit lever le voile sur les mystères qui entourent sa famille et ce père dont on refuse de lui parler.


Cela fait trente minutes que j'ai terminé ce livre. Je suis littéralement restée scotchée sur mon fauteuil après l'avoir refermé. J'ai de suite ressenti le besoin d'écrire cette chronique rapidement, à chaud, même si j'ai l'impression de ne pas savoir quoi dire pour rendre justice à ce roman. Pour ma première lecture du genre épistolaire, je ne m'attendais pas à cela. D'autant plus que c'est un livre que j'ai pioché au hasard à la médiathèque, dans la précipitation de faire mon stock de lectures pour le confinement. 

D'une part, nous avons David et Elspeth qui entament une correspondance entre l'Amérique du Nord et l'Ecosse environs trois ans avant le début de la Première Guerre Mondiale. 
D'autre part, nous avons Margaret, en 1940 à Edimbourg, qui correspond principalement avec son fiancé parti combattre à la Seconde Guerre Mondiale. Elle s'occupe également d'emmener des enfants loin des bombardements où ils seront plus en sécurité. Un jour, elle découvre chez elle, toute une correspondance, cachée dans un mur. Elle décide d'enquêter sur ce mystère enfoui chez elle depuis toutes ces années et découvrir ce qu'il cache. Peut-être l'identité de son père qu'elle ne connaît pas ? 

Ce que je retiens de ce livre, c'est la longue correspondance entre David et Elspeth. Elle va durer des années, et leur engouement à s'écrire, à utiliser leur passion des mots va toujours perdurer. Quelques soient les lieux où ils vont se trouver et les difficultés à faire suivre du courrier à cette époque. Dans ce contexte de guerre, nous ressentons le bonheur de savoir que le courrier est arrivé à destination, et que nous avons une réponse en retour. De savoir que quelqu'un pense à vous est ce qui permet de tenir bon. A l'inverse, nous ressentons également la détresse et l'angoisse lorsque nos lettres restent sans réponses, lorsque plus aucune nouvelles ne nous parviennent. L'autrice nous décrit parfaitement bien Elspeth, attendant seule sur sa petite île de Skye dans le froid écossais. Nous avons quelques détails très intéressants concernant la guerre, ce qui nous donne une idée plus claire de ce que les personnages endurent. 

Il va bien évidemment se passer mille et une péripéties durant toutes ces pages. Et même si il n'est pas précisé que ce livre est tiré d'une histoire vraie, certainement que beaucoup de personnes à cette époque ont vécues des choses assez similaires. Quand nous voyons qu'actuellement, beaucoup de relations amicales, amoureuses ou familiales s'estompent trop facilement, repenser à toutes ces histoires qui ont perdurées tant bien que mal en temps de guerre est une véritable leçon de vie... 

Dès le début, nous sommes tiraillés avec des questions : Elsepth et David vont-ils un jour se rencontrer ? Leur histoire d'amour va-t-elle durer ? David va-t-il finir cette guerre vivant ? Quelles seront les complications à venir ? Et du côté de Margaret, qui est cette Sue à qui sont adressées ces lettres ? Y a-t-il un lien avec ses origines dont elle ne connaît rien ? 
En une seule et magnifique lettre, nous avons le fin mot de cette histoire, ce qui donne une sublime conclusion

Il m'est impossible d'en dire plus sans trop en dire. Mais je conseille vraiment ce livre. Pour moi, il fut un coup de coeur que je n'ai pas vu venir ! 

"Même quand tu penses n'avoir rien à dire, tu trouves les mots qu'il faut. Bien sûr, une simple enveloppe crasseuse avec ton écriture dessus aurait suffi à me réconforter, mais tes mots agissent comme un baume sur mon coeur à vif."
P.196

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